DUNE AABIDLIA

Le vent se lève, le vent caresse

L’immensité de sable fin

Dunes au mélange de couleurs

Nous offrant une palette de variétés d’or

Je marche avec mon ombre

Sur la crête qui s’effondre

Je foule avec mes pieds, les vagues formées

Mon esprit ne cesse de se ressourcer

Seul, le doux chant de Youssef me berce en murmure

Ce qui me fait croire, que oui le calme est revenu

J’écoute le silence

Mon regard se perd dans l’infini

Comme le désert est immense

Et bien oui, l’homme est tout petit

Enorme chance de pouvoir partager

Ces formes arrondies qui se découpent

Dans le bleu azur du ciel

Nous laissant un goût de miel

Entre le Kem-Kem et le Bani

Tu deviens toi, il est bien lui

Plus besoin d’alibis

Marche la tête haute, au gré de l’air qui te réchauffe

Fait le plein d’énergie, pour oublier tous tes ennuis

Merci Youssef, de nous avoir mis en communion

Car de ton pays tu nous donnes plein d’émotions.

08 novembre 2003 14h10

Chantal



LA BRODERIE

Le sable est ciselé par les pattes du scarabée

Le lézard lui coupe parfois sa trace

De dentelles variées,

Le sable est brodé

Par d’infinies petites pattes

Laissant des images délicates

Aucune n’est pareille

Chacune à son label

Toutes font dans la dentelle

Nous découvrons celle du pheneck

Fuyant sur le haut de la dune

Au pied de l’arbre

Nous recherchons sa trace

Tandis que la fleur de Jéricho

Nous accueille dans son marécage

Le trèfle sur le sol

Ondule son beau ramage

Dans les dunettes

Chacun sort sa lingette

Les gourdes s’ouvrent

Pour étancher nos bouches

Devant ce fabuleux spectacle.

09 novembre 2003 9h45

Chantal



LA DANSE DU SABLE

Au loin dans la brume

Se dessinent les dunes

L’envol du sable fin caresse

Le désert sans fin

Le gémissement du dromadaire

Fait écho dans le désert

Chacun reprend son sac à dos

Pour aller vers un jour nouveau

L’homme oublie sa douleur

Pour aller vers un autre bonheur

Le sifflement du vent soulève le sable finement

Aucun homme ne peut créer

Cette chorégraphie constamment remodelée

La tête basse, nous ne pouvons regarder

Les arbres figés comme des statues

Ils ne trouvent pas le sable dur

A chaque instant, un nouveau bruissement

Souffle, souffle le vent

Avant de trouver ton apaisement

Les visages protégés, nous regardons les dunes fumer

L’étole de sable fin qui se fraye un chemin

Le scarabée du matin va vers un autre destin

Peut-être un abri pour retrouver ses petits

Telles les fumerolles d’un volcan

Le sable se décolle

Cinglant notre peau découverte nous disant

Moi « je suis le maître »

Le vent efface nos traces de pas sur le sable

L'homme n'est pas indélébile, il reste bien fragile

Le tapis de coloquintes n’entend pas notre plainte

Chacun vit à sa façon cette nouvelle chanson

Celle du vent de l’Est

Le Chergui notre ennemi

Quelle chance inouïe nous avons à notre vue

De pouvoir vivre ce vent venu

D’un coup de bâton, on casse la mer de glaçons

Sur nos lèvres gercées, se dépose le sable desséché

Oh !surprise (10h), à notre pause graines

Une vipère à corne se détache dans le décor

Rampant sur le sable

Nous essayons de photographier cette image

A chacun de son bâton, tous nous l’évitons

Seulement de l’œil nous la voulons

Heureusement de sa chaleur, le soleil nous donne sa saveur

Et pour conserver notre moral

Nous gagnons le « lit du Drâa »

On croit entendre la mer, mais c’est toujours le désert

Sur la peau le sable griffe

Et nous rappelle que la tempête n’est pas finie

Les appareils photos sont au repos

Les perles orangées dans nos poches

Nous font oublier la difficulté du sol

Voici le calme revenu le vent est descendu

Le spectacle est terminé

Le vent a regagné son terrier

11 novembre 2003 7h53

Chantal



LE LIT DU DRAA

Chacun à sa façon, raconte son comte

Dans le pas de Youssef

Nous marchons sur les crêtes

Spectacles des dernières dunes du matin

Les bosquets d’arbres sont sereins

Dans le flanc du sable fin

Chacun de son bâton

Marche en chantant sa chanson

Au désert, je laisse sa pierre

Les crêpes dégustées, de safran parfumées

L’invité du mille feuilles

A reçu celui du mille trous

Nous découvrons les traces des anciennes cultures

Rectangles ou carrées, désormais croûtées

Au pied du rocher pelé

Nous inscrivons Magné

Dans la forêt de tamaris

Nous avons fait une glisse

Sur les galets multicolores

Nous imprimons dans nos yeux ce décor

Imaginant le ruissellement de l’eau

Sous le ciel très beau

Nous arrivons à Tidghi

Pour y passer la nuit.

13 novembre 2003 8h03

Chantal

LA PALMERAIE

Le soleil du matin perce les branches de palmiers

Réchauffant les maisons de pisé

Dans le silence de la palmeraie

Les buggy se déchaînent

Le chien bondissant court après les vrombissements

La palmeraie nous accueille

De ses maisons désertées

Nous sommes les seuls rescapés

Dans le sillon de la terre

On aperçoit des vagues vertes

Les parcelles de mottes dures

Attendent une nouvelle culture

Le chien errant flirte avec les estivants

De son pas cadencé il semble danser

Marquant son territoire d’un peu d’urine chaude

Pour pouvoir retrouver un fauve

De son pas majestueux, il nous montre le chemin

Le paysan a brodé une haie de palmiers

Pour délimiter son jardin

Qui nourrira les siens

L’alouette du matin, nous chante son refrain

D’un geste de la main, nous chassons la mouche

Qui vient boire à notre bouche

Au palmier perché, l’homme recueille les dattes

Etêtant la cime, pour mieux cueillir le fruit

Bientôt le village qui est comme un mage

Le marabout se dresse comme une sentinelle

Habité par les colombes qui surveillent les tombes

L’enfant chante alouette

En quête de gadget

Le nouveau né est bercé

Sur le sein de sa maman

Qui lui fait un nid d’ange

Nous quittons ce village charmant

Très habité par les enfants.

12 novembre 2003 7h39

Chantal



LE PLATEAU DE FOSSILES

Lève la tête

Regarde au loin les crêtes

Panse les plaies de ton cœur

Ne reste pas dans la douleur

Hume l’air vivifiant du matin

Tu seras un peu plus serein

Au loin, La Tagine

Nous fait un signe

Le ciel moutonné, nous fait chanter

Plonge ton regard dans l’infini

.Tu ne trouveras pas de mot pour le décrire

Au loin ce paysage de verdure

Nous laisse dans la nature

Quelques gorgées d’eau fraîche avalée

Purifie le sang de nos veines

Le Chergui nous fait un mur

Qui change le paysage de cette nature

Au fond, la caravane passe (9h10)

Nous sommes comme des rapaces

Sur la rocaille du plateau

Chacun cherche son cadeau.

10 novembre 2003 9h08

Chantal